Poèmes et chansons.

La vie est emplit de mépris
Quand le ruisseau gronde
Le roseau sous le vent se pli
Jour après jour, nous creusons notre tombe

Les oiseaux chantent pour eux-même
Le goudron aujourd'hui a remplacé
L'herbe verdoyante des plaines
Nous l'avons oubliée pour l'éternité

Un monde sans début ni fin
Des clones qui ne se souviennent pas
Un monde dans lequel on apprend rien
Si ce n'est pleurer a chaque pas

Au fil du temps, on perd notre identité
Nous nous ressemblons tous identique
Des clones déjà programmés
Des clones tellement égocentriques.

Sous une nuit étoilé,
La pleine lune brillait de mille feux.
Je la vis cette nuit là,
Marchand sur le chemin.

Silencieuse, calme,
Le regard emplit d’une tristesse infinie.
Les cheveux de jais
Et les yeux d’obsidienne.

Elle marchait d’un pas souple et gracieux,
Je m’approchais, l’appelais.
Elle continua son chemin,
Tel un songe, une ombre.

Elle passa devant moi et,
Je sentis son odeur de pin,
Je vis la pureté de sa peau dorée.
Elle disparut dans l’obscurité.

Je vis une ombre gigantesque
Voiler la lune.
Une minuscule silhouette sur le dos.
Les cheveux noirs voguant au vent.

Je sus que c’était elle
Et compris qu’elle était
Celle que j’attendais
Depuis tant d’année.

Je jurais alors,
De la retrouver
Où qu’elle soit.
C’était mon destin.

Ile Grande
 
Elle n’est pas si grande
Mais c’est fou ce qu’elle est belle
Et si on l’appelle Ile Grande
C’est qu’elle doit etre un peu rebelle
 
Des rives du continent
Seul un pont la sépare
Pourtant elle prétend
Etre une ile sans amarres
 
Couronnée de granite
Et drapée de fougères
Sublime elle s’alite
Sur son grand lit de pierre

Sous l’œil de son Corbeau
Elle dénude ses côtes
Qu’il garde comme un joyau
De marée basse en marée haute

Elle guette ses marins
Ces amants de la mer
Au destin plein de grains
D’orages et de mystères

Lascive comme ces femmes
Courageuses et patientes
Qui ont accroché leur âme
Au grand phare de l’attente
 
Elle n’est pas si grande
Mais c’est fou ce qu’elle est belle
Et si on l’appelle Ile Grande
C’est qu’elle doit etre un peu rebelle
 
Des rives du continent
Seul un pont la sépare
Pourtant ici les gens
Prétendent vivre à part

Avec leurs souvenirs
De ces tailleurs de pierre
Qu’elle a vu tant souffrir
Le long de ses carrières

Avec les cicatrices
de ceux qui sont partis
A bord du grand supplice
De la guerre d’Algérie

Ils ont leur caractère
Et ils ont leurs combats
Leur humeur insulaire
Leur fierté d’être là

thali&zahir

Oh !
Le jour n’est plus ; les étoiles brillent,
Les feuilles se taisent ; la lune est blanche.
Ris du malheur et ris de l’ennemi,
Pour la protégée de Menoa, la nuit est sûre !

Le conflit nous a pris l’enfant de la forêt,
La vie nous a enlevé la fille des arbres !
Libérée de la peur, libérée de la flamme,
Elle a tiré un Dragonnier de la rumeur des ombres.

De nouveau les dragons chevaucheront le vent,
Et nous vengerons leurs souffrances !
Notre lame est forte, et fort est notre bras,
Voici venu le temps de tuer un roi !

Oh !
Le vent est doux, la rivière est profonde :
Que dans les hauts arbres dorment les oiseaux !
Ris du malheur et ris de l’ennemi,
L’heure est venue de récolter la joie !